L’aviation africaine en 2025 : entre reprise fragile, nouveaux défis et ambitions régionales (2)

4. Sécurité et régulation : les nouveaux défis

Les récents accidents relancent le débat

En mars 2025, deux incidents aériens ont secoué l’Afrique de l’Ouest, l’un impliquant un appareil de la compagnie guinéenne Syli Air, l’autre touchant un avion-cargo opérant au Nigeria. Bien que les enquêtes soient encore en cours, ces accidents ont ravivé les inquiétudes autour de la sécurité aérienne sur le continent.

Les experts rappellent que, malgré les progrès réalisés, la régulation reste fragmentée et les moyens de contrôle sont limités. Le Programme de Sécurité de l’Aviation en Afrique (AFI Plan), lancé par l’OACI, appelle à des investissements accrus dans la surveillance, la formation des équipages et la modernisation des équipements.

5. Des perspectives économiques contrastées

L’influence des investissements étrangers

Les investissements chinois continuent d’alimenter le développement des infrastructures aéroportuaires, notamment en Éthiopie, au Kenya et en Angola. De nouveaux terminaux, des pistes élargies et des équipements modernes permettent à ces pays de s’imposer comme des hubs régionaux. En parallèle, les financements occidentaux restent centrés sur des projets plus ciblés, notamment liés à la sécurité ou à l’aviation verte.

Le rôle des partenariats public-privé (PPP)

Plusieurs gouvernements africains optent désormais pour des PPP afin de moderniser leurs aéroports, comme au Sénégal (nouvelle certification de l’aérodrome de Cap Skirring en mars 2025) et au Ghana. Ces initiatives permettent de combiner expertise internationale et besoins locaux, mais elles exigent des cadres réglementaires solides pour éviter les dérives.

6. Les recommandations des experts

Les analystes s’accordent sur plusieurs priorités pour garantir l’avenir du secteur aérien africain : ✅ Accélérer la mise en œuvre du Marché Unique du Transport Aérien Africain (MUTAA) pour favoriser l’intégration régionale. ✅ Renforcer les investissements dans les infrastructures et la formation. ✅ Développer l’aviation verte pour anticiper les futures contraintes environnementales. ✅ Améliorer la gouvernance et harmoniser les régulations nationales.

Conclusion : Un secteur à fort potentiel, mais sous pression

L’aviation africaine en ce début 2025 se trouve à un moment charnière : la reprise du trafic passagers redonne de l’espoir, mais les défis restent immenses. Le déclin du fret, les failles en matière de sécurité, les contraintes financières et la fragmentation du marché freinent l’élan de croissance.

Cependant, avec des investissements ciblés, des réformes politiques et une meilleure intégration continentale, l’Afrique peut transformer son secteur aérien en moteur de développement économique. Comme le souligne un expert de l’aviation : « L’Afrique a le potentiel de devenir l’un des marchés aériens les plus dynamiques du monde. À condition d’agir vite et bien. »