Sécurité aérienne en Afrique : deux tragédies récentes et les leçons à tirer
- aviatechcontatc
- 25 mars
- 3 min de lecture
Introduction
Le transport aérien en Afrique a longtemps été considéré comme un levier stratégique pour le développement économique, l'intégration régionale et l’ouverture au reste du monde. Si le continent connaît depuis quelques années une modernisation progressive de ses infrastructures et de ses compagnies aériennes, les récents accidents survenus les 22 et 23 mars 2025 rappellent avec brutalité les vulnérabilités persistantes du secteur.
Le crash d’un avion de la compagnie kényane Trident Aviation en Somalie, suivi d’un accident mortel lors d’un meeting aérien en Afrique du Sud, ont provoqué un choc dans l’opinion publique et relancé le débat sur la sûreté aérienne en Afrique. Ces événements appellent une réflexion urgente sur les standards de sécurité, la maintenance des appareils, les compétences du personnel, ainsi que la gouvernance du secteur.

1. Le crash du DHC-5 Buffalo en Somalie : cinq morts et peu de réponses
Le 22 mars 2025, un avion de type DHC-5D Buffalo appartenant à la compagnie kényane Trident Aviation s’est écrasé à environ 24 kilomètres au sud-ouest de Mogadiscio, la capitale somalienne. L’appareil assurait un vol logistique entre Dhobley, dans le sud du pays, et l’aéroport international Aden Adde.
✈️ Le déroulé du drame
Transportant cinq membres d’équipage – tous de nationalité kényane –, l’avion a disparu des radars en approche de sa destination. Les autorités somaliennes ont confirmé que tous les occupants ont péri, et une équipe d’intervention a rapidement été déployée pour sécuriser la zone, située dans un contexte sécuritaire délicat.
Le DHC-5, également connu sous le nom de Buffalo, est un avion robuste mais ancien, utilisé principalement pour des missions humanitaires, militaires ou logistiques. Selon des sources proches du dossier, l’avion n’était pas neuf, et la maintenance aurait été partiellement délocalisée à Nairobi.
⚠️ Enquête et hypothèses
L’enquête, menée conjointement par l’autorité somalienne de l’aviation civile et les autorités kényanes, explore plusieurs pistes : erreur de navigation, panne technique, défaillance structurelle, ou encore facteurs humains.
Les boîtes noires ont été récupérées mais n’ont pas encore été publiquement analysées.
2. Un accident en plein ciel sud-africain : mort d’un pilote lors d’un meeting
Le même jour, un drame aérien s’est produit en Afrique du Sud lors d’un meeting aérien organisé dans la région de Pretoria. Un chasseur léger Impala Mark 1, appartenant à une escadrille de démonstration, a soudainement perdu le contrôle avant de s’écraser au sol. Le pilote, seul à bord, a été tué sur le coup.
📸 Un crash filmé en direct
Des dizaines de spectateurs ont assisté à l’accident, certains capturant les images du crash en direct. Selon les témoins, de la fumée aurait été observée s’échappant du moteur quelques secondes avant que l’avion ne pique vers le sol.
L'Impala Mark 1 est un appareil conçu dans les années 1960, encore utilisé à des fins de démonstration dans certaines bases aériennes. Malgré sa longévité, son usage soulève des questions sur la sécurité des avions historiques dans des contextes publics.
🔍 Enquête militaire en cours
L’Armée de l’air sud-africaine a ouvert une enquête technique.
Les autorités civiles plaident pour un encadrement plus strict des démonstrations aériennes et un audit de la flotte encore utilisée lors de ces événements.
Les deux accidents tragiques du 22 mars 2025 rappellent que l’Afrique, malgré ses ambitions en matière d’aviation, reste vulnérable sur de nombreux fronts. Le progrès est réel, mais inégal. L’heure n’est pas à la stigmatisation, mais à l’action.
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