L’intermodalité en Afrique : vers une meilleure intégration entre transport aérien, ferroviaire et routier (2)
- aviatechcontatc
- 18 avr.
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Défis à relever pour une vraie intermodalité aérienne
3.1. Manque de planification intégrée
La majorité des projets aéroportuaires sont conçus sans vision globale du transport. Les infrastructures ferroviaires ou routières arrivent trop tard, ou ne sont pas prévues du tout.
3.2. Cloisonnement institutionnel
Multiplicité des ministères (transport terrestre, aviation, logistique) avec peu de coordination.
Conflits de compétence entre autorités aéroportuaires, ferroviaires et portuaires.
3.3. Faibles investissements dans les liaisons secondaires
Les lignes de bus, de taxis collectifs ou de navettes interurbaines sont rarement intégrées aux plans d’accès aux aéroports.
Résultat : les passagers doivent souvent se débrouiller seuls entre différents moyens de transport non synchronisés.

4. Recommandations pour une aviation interconnectée en Afrique
4.1. Intégrer l’intermodalité dès la conception des projets
Chaque nouveau projet aéroportuaire devrait être accompagné d’un plan de liaison multimodale, incluant routes, rails et transports urbains.
Les bailleurs de fonds (BAD, Banque mondiale) peuvent conditionner leurs financements à l’inclusion de solutions intermodales.
4.2. Développer des hubs logistiques régionaux
L’Afrique gagnerait à construire des hubs intégrés (aérien-ferroviaire-portuaire) dans des zones stratégiques :
Abidjan,
Addis-Abeba,
Durban,
Kigali,
Lagos.
4.3. Utiliser le digital pour fluidifier les correspondances
Développement de billets multimodaux uniques (ex : vol + TER + navette).
Applications de mobility as a service (MaaS) à l’échelle nationale et régionale.
4.4. Harmonisation institutionnelle
Créer des agences nationales de coordination intermodale.
L’Union africaine pourrait initier un cadre stratégique intermodal continental, en lien avec le MUTAA et la ZLECAf.

5. Cas d’usage futur : le tourisme régional comme moteur intermodal
Avec l’ouverture croissante de destinations régionales, le développement de circuits touristiques intermodaux devient un levier puissant :
Exemple : Vol Johannesburg – Maputo + train vers Kruger Park + navette jusqu’au Swaziland.
Exemple 2 : Vol vers Kigali + bus express vers Gisenyi + bateau vers Goma (Congo).
Conclusion
L’intermodalité ne doit plus être un luxe ou un supplément, mais le socle d’un écosystème de transport aérien performant et durable en Afrique. À l’heure où le continent veut améliorer sa compétitivité logistique, faciliter la mobilité des populations et maximiser ses investissements dans l’aviation, il est urgent d’intégrer tous les maillons de la chaîne de mobilité.
Une aviation africaine bien connectée, c’est non seulement des passagers mieux servis, mais aussi des territoires mieux reliés, des économies plus intégrées, et un avenir plus fluide.
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